dimanche 9 septembre 2012


BALZAC : "UNE TENEBREUSE AFFAIRE"

HONORE DE BALZAC SERAIT-IL LE PÈRE DU POLAR ?

 La question mérite d'être posée. En effet, si tout le monde sait que Balzac est l'auteur fameux de la "Comédie Humaine", en revanche, combien de lecteurs savent qu'il a aussiécrit un roman qualifié aujourd'hui de "policier" et qui a eu –au temps de sa publication - beaucoup de succès ? "Une ténébreuse affaire » serait donc le premier polar français ?  La thèse est agréable à entendre mais elle n’est point –loin de là- établie formellement. En effet, si quelques universitaires disent volontiers qu’Honoré de Balzac est le père du roman policier français, une majorité d’historiens de la littérature lui dénient cette reconnaissance et ce, pour des raisons que l’on pourrait qualifier de purs académismes dont les règles ont été fixées par quelques spécialistes du genre. Que penser de cette recherche de légitimité sur un genre littéraire qui deviendra plus tard le polar ? C'est un débat intéressant, quelques érudits aiment à l'entretenir et l'enrichir et il est loin d'être clos.  Pour l'instant, retenons que tout le monde s’accorde à dire que c’est Edgar Poe, lorsqu’il publie, en 1841, « Le double assassinat de la rue Morgue » qui serait l’inventeur du genre policier tandis qu’Emile Gaboriau serait le premier écrivain français a avoir écrit de vrais romans policiers avec, en 1866, l’« Affaire Lerouge » et en 1867 « Le crime d’Orcival ».
Revenons donc à Balzac et à son fameux roman « Une ténébreuse affaire ». Si ce livre a connu un très grand succès lors de sa parution c’est qu’il a été inspiré de faits réels forts connotés par l’Histoire de France. En effet, Balzac a voulu –et de nombreux documents en attestent- percer, pour le décrire, ce que fut, à ses yeux, le mystère de la crise de Marengo, c'est-à-dire le complot qui, en 1800, devait destituer Napoléon afin qu’un triumvirat composé de messieurs de Talleyrand, Fouché et du sénateur Clément de Ris puissent prendre le pouvoir. Mais l’Empereur emporta la bataille de Marengo contre les autrichiens ; une victoire qui fit échouer la conspiration. Toujours est-il qu’au-delà de l’aspect historique de ce roman d’autres ingrédients narratifs le rendent passionnant. L’intrigue d’abord avec ce policier Corentin, âme damnée de Fouché, chargé d’enquêter sur les nobles impliqués dans le complot, un trésor caché dans une forêt, des trahisons, un enlèvement, des condamnations et une exécution capitale, du suspens et une chute inattendue puisque le ou les coupables et les « méchants » n’étaient pas ceux que le lecteur croyait.
 Bref, si vous voulez vous régaler avec un roman de Balzac un peu oublié, lisez « Une ténébreuse affaire ». Sa lecture vous réjouira. Après, il vous restera , si vous le souhaitez, à dire sur ce blog si, selon vous, Honoré de Balzac est ou n'est pas le père du roman policier français ?
« Une ténébreuse affaire » est aujourd’hui édité, en « poche ». C’est chez Gallimard dans la collection Folio.
Eric Yung.


lundi 16 avril 2012

CHERS AMIS, à la suite d'une mauvaise manipulation, je vous présente deux blogs pour le prix d'un ! Alors, n'hésitez pas : passez de http://eric-yung.blogspot.com/

à

http://lescarnetslittrairesdericyung.blogspot.fr/

SANS VERGOGNE...

Amicalement.
Eric Yung.

PS/ Pour les amis abonnés merci de cliquer sur l'autre blog. Ainsi, peu à peu, je pourrais revenir à un unique blog. Est-ce clair ? Je n'en suis pas sûr. Bref, merci encore et tout de même.

Octave Mirbeau et l'encre de la révolte.

OCTAVE MIRBEAU – CRHONIQUE – YUNG







- Octave Mirbeau a été l’un des auteurs les plus populaires du 19° siècle. Si l’on connaît bien « Le journal d’une femme de chambre » l’un de ses livres adapté par Buñuel au cinéma on ignore beaucoup de son œuvre et de sa vie.



Octave Mirbeau ? C’est le peuple français - au sens où cette expression avait au 19° siècle un sens - qui l’a aimé et adulé et qui lui a offert le succès et la gloire. En revanche, ce que l’on a osé appeler l’intelligentsia de l’époque c'est-à-dire –selon Pierre Michel, universitaire et président–fondateur de la société Octave Mirbeau - « les spéculateurs et affairistes, les pirates de la bourse, les requins de l’industrie, les monstres moraux (…), les pétrisseurs d’âmes (…) et les rastaquouères des arts et des lettres » l’ont détesté. Et pour cause : Octave Mirbeau a, dans toute son œuvre, mis au pilori de l’infamie toutes les formes de « l’exploitation de l’homme par l’homme » (une locution, précisons-le en passant, qui est de Théodore Six et non pas comme on le croit souvent de Karl Marx) oui, disais-je, combattre « l’exploitation de l’homme par l’homme » « pour, a écrit Emile Zola, "donner son cœur aux misérables et aux souffrants de ce monde ».









Tout au long de sa vie, Octave Mirbeau, a trempé sa plume dans l’encre de la révolte avec l’espoir que la littérature « abrutie par la fausse poésie du panthéisme idiot et barbare » se débarrasse –au bénéfice du peuple- de « ces stupides sentiments (…) conventionnels » de « ses erreurs métaphysiques » et que l’écrivain devienne un « prolétaire des lettres » pour s’engager « dans les combats de son temps ». Des idées partagées alors par le grand public. En effet, il faut savoir que certains de ses romans se sont vendus à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires ce qui a été, au temps de leurs publications, un phénomène d’édition. Qu’au moins deux de ses pièces de théâtre ont remporté de grand succès. « Les mauvais bergers » par exemple (dont les rôles principaux ont été interprétés par Sarah Bernhard et Lucien Guitry) a rempli les salles durant des semaines et « Les affaires sont les affaires » (jouée en 1903) a connu un triomphe mondial.









Et puis, Octave Mirbeau s’est plu à pourfendre l’art académique. Il a dénoncé aussi les réseaux de salon, s’est lancé dans la bataille des dreyfusards, a défendu et fait connaître des écrivains novateurs tel que Maurice Maeterlinck, Rémy de Gourmont, Jules Renard, Léon Bloy, a soutenu Paul Léautaud et Alfred Jarry et a admiré les écrivains russes. De quoi rendre fou les valets de la société conformiste et des biens pensants. Alors, on a voulu en finir avec Octave Mirbeau, cet écrivain qualifié –dans un rapport de police daté de 1891- de mal-pensant et de provocateur bref, en un mot, « d’anarchiste ». C’est vrai, Octave Mirbeau a attisé les haines des classes dirigeantes de l’époque et leur aversion vis-à-vis de l’écrivain a été si grande qu’il a même été victime d’un complot monté par ses détracteurs. En effet, sitôt après sa mort et avec la complicité de son ex-épouse, ils ont publié un faux testament intellectuel. Une action dont le but avoué a été de salir durablement la mémoire d’Octave Mirbeau.









Ses livres devaient donc se faire rares dans les bibliothèques et son nom expédié, à jamais, dans l’armoire de l’oubli. Beaucoup l’ont cru. Mais en 1970 un éditeur (Hubert Juin) décide de republier ses romans. C’est le début de sa réhabilitation. En1980 ce sont les premières recherches universitaires en France. Enfin, sous la houlette de l’érudit et passionné Pierre Michel c’est, en 1990, la parution de la première biographie d’Octave Mirbeau. Depuis, c’est la résurrection : de colloques internationaux en conférences, de débats en lectures publiques, l’œuvre d’Octave Mirbeau a repris sa juste place au Panthéon de la littérature universelle.





















Si vous ne connaissez pas encore Octave Mirbeau permettez-moi de vous conseiller, pour commencer, « Le journal d’une femme de chambre », « Le jardin des supplices » ou « Un gentilhomme ». Des livres que l'on trouve facilement dans les "vraies" librairies.

Eric Yung.









Publié par Eric YUNG à l'adresse

lundi 27 février 2012

EXPOSITION PHOTOS DIDIER COHEN. Vernissage le 1er mars 2012. Voir lien.

didco75.jimdo.com/


didco75.jimdo.com/

jeudi 19 janvier 2012

UNE NOUVELLE REVUE : CRIMES ET CHÂTIMENTS.

"CRIMES ET CHATIMENTS" est une revue trimestrielle luxueuse vendue en librairie et quelques autres lieux culturels au prix de 15 Euros.

Au sommaire du premier numéro : Le procès Krombach par Thierry Lévêque, La France du crime, De drôles d’affaires et un choix de polars par Eric Yung, Crime et littérature par Charles Diaz et bien d’autres sujets passionnants.


                                                
La revue est disponible depuis le 26 janvier 2012.

"Crimes et châtiments" se sont des papiers de fond, des approches philosophiques et des regards différents sur les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, des dossiers, des polars e veut littéraire et informative, des articles de fond, des dossiers dont, dans ce premier numéro, celui =consacré "Aux destins de femmes", des nouvelles, des analyses, des polars, de magnifiques illustrations, quelques photographies inédites et des "signatures" dont :

- Eric Yung,
 journaliste et écrivain.

Charles Diaz, historien et auteur de nombreux ouvrages sur la police.
Paul Lefèvre, Isabelle Dumas-Pelletier et Dominique Verdalhian, chroniqueurs judiciaires.

-Thierry Lévêque, auteur de Boulevard du crime, de la Vie quotidienne et secrète du Palais de justice de Paris.
Audrey Goutard, grand reporter.
Dominique Rizet, journaliste et écrivain.

Claude Cancès, ancien directeur du 36 quai des Orfèvres, auteur de L’histoire du 36.
Franck Hériot, journaliste, éditeur et écrivain.
-Jérôme Pierrat, auteur -entre autres- de "Caïd Story" une série diffusée sur Canal +
Et aussi Patrick Banon, Christophe d'Antonio, Gérard Gachet, Bernadette Caille, J.François Coulomb des Arts, La Christaine, M.Lys Lubrano, Eric Pelletier.


Et sur ce blog également : http://lescarnetslittrairesdericyung.blogspot.com/