jeudi 4 février 2010

Arthur Bernède, Belphégor et les autres.


Arthur Bernède.


CHRONIQUE / Les succès d’autrefois.



Je baguenaudais dans le quartier de Belleville. En passant devant l’étroite et sombre vitrine d’un marchand de rêves plus proche du chiffonnier que du brocanteur, je remarquais une pile de bouquins. L’un d’eux, celui placé le plus proche de moi, portait le titre « Belphégor » et suivait le nom de son auteur : Arthur Bernède. Un nom d’écrivain que je ne connaissais pas ou que j’avais oublié depuis longtemps, à moins que je ne le confondisse avec Gaston Leroux, un ami dArthur Bernède et auteur du « Fantôme de l’Opéra » sachant que Belphégor a hanté, de son côté, le Palais du Louvre. Bref, Arthur Bernède se révélait donc être le créateur de Belphégor, ectoplasme s’il en est, rendu célèbre par la télévision (Claude Barma), entre le 6 et le 27 mars 1965, période d’un feuilleton diffusé sur la 2° chaîne de l’O.R.T.F. Arthur Bernède ! Quelle ne fût pas ma surprise, après avoir acheté l’ouvrage exposé en vitrine, d’apprendre qu’Arthur Bernède était un écrivain prolixe, né à Redon (Ille-et-Vilaine) en janvier 1871, mort, à Paris à l’âge de 56 ans et auteur de près de 300 romans, d’une bonne vingtaine d’opéras et de 17 pièces de théâtres. Une œuvre hétéroclite composée de romans policiers, d’aventures, d’espionnage, d’amour et de récits historiques. Certains des titres sont forts connus et ont été vendus, dit-on, à des centaines de milliers d’exemplaires. D’autres ont été adaptés au cinéma. Est-ce pour cela que l’on connaît bien Arthur Bernède ? Non, semble-t-il. Pourtant plusieurs de ses romans, quelques-uns de ses opéras et plusieurs de ses pièces de théâtres ont connu un immense succès populaire. Raison pour laquelle, sans doute, l’évocation de certains titres nous rappelle d’anciennes lectures ou de vieux souvenirs. Ainsi, c’est presque certain, vous avez entendu parler de « Judex » et de ses aventures déclinées, un peu plus tard, en « Les incarnations de Judex ». Arthur Bernède c’est aussi "Chantecoq" héros d’ une série d’espionnage, et d'un certain Méphisto dans sa version originelle, un roman adapté au grand écran et qui donna le premier rôle du cinéma parlant à Jean Gabin ;  « Fleur de Paris » ouvrage, lui aussi, adapté au cinéma avec pour héroïne principale…Mistinguett. Il y a eu aussi les premières versions imaginaires de la vie de Landru, de Lacenaire, de Mata Hari, ou encore « La Loupiote » roman co-écrit avec Aristide Bruant tout comme la « Môme Printemps », « Le vampire de Düsseldorf » et évidemment « Belphégor » sans oublier « Surcouf ». Arrêtons-là cet inventaire littéraire. Cette courte chronique ne suffira pas à énumérer une œuvre si riche. Pourtant, sachez encore, que Arthur Bernède est, en France, l’inventeur (avec Gaston Leroux) des « cinéromans » vous savez ces histoires sensées concurrencer les films à épisodes et qui se présentaient sous forme de magazines illustrées de photographies et de textes.

Lire, par exemple, les aventures de Belphégor d’Arthur Bernède comme je viens de le faire tout récemment, c’est dix fois, que dis-je … cent fois plus palpitant que de revoir, en DVD, la série télévisée ! Reste que cette lecture il faut la mériter… les livres de Arthur Bernède ne sont pas tous réédités mais il est cependant possible de trouver certains d’entre eux chez les bouquinistes bien sûr, mais aussi via quelques sites spécialisés sur Internet.
Eric Yung.

C’était Arthur Bernède.



Eric YUNG.

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