mercredi 17 février 2010
« LE VIEIL HOMME ET LA MER » d’E. Hemingway.
Quel est l'intérêt de parler ici, dans un blog, d'un livre que tout le monde connaît et qui a été publié il y a plus d'un demi-siècle ? Parce que on ne se lasse jamais du merveilleux ; et cela suffit.
"Le vieil homme et la mer", dernier livre publié de son vivant, a permis à Hemingway d’obtenir le prix Pulitzer puis, pareil à un point d’orgue c’est encore « Le vieil homme et la mer » qui est venu, par le prix Nobel de littérature, consacrée en 1954, l’œuvre entière de notre américain de Paris, Ernest Hemingway. Un roman qui débute par ces deux premières phrases construites simplement : « Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson ». Ce début du livre est, sans aucun doute, la plus belle démonstration de l’exigence absolue d’Hemingway d’aller à l’essentiel, de dépouiller la phrase pour « écrire vrai » disait-il et arriver à ce qu’il définissait lui-même de « style maigre ». Et pour illustrer encore cette volonté de purisme rappelons-nous qu’il aurait, (selon certains biographes) recommencé trente neuf fois la première page de l’Adieu aux armes. Ainsi, nous tous qui aimons la lecture, reprenons plaisir (ou prenons un plaisir nouveau) à vivre et les mots et les phrases d’Hemingway de son « Vieil homme et la mer » dont l’écriture annonçait la stylistique moderne. Mais lire « Le vieil homme et la mer » ce n’est pas seulement s’arrêter sur l’esthétique narrative. C’est d’abord et surtout, peut-être, se fondre avec la noblesse de cette histoire humaine simple et extraordinaire à la fois. C’est vibrer au rythme des émotions que connaît Santiago, le vieil homme, le pêcheur avec des « rides comme des coups de couteaux et des taches brunes sur la peau causée par la réverbération du soleil sur la mer des Caraïbes ». C’est aimer Manolin, le petit garçon qui jamais ne désespère de voir son ami Santiago ramener à terre le plus gros des poissons. Un gosse qui le protège des lazzis des gens du village. « Le vieil homme et la mer » c’est encore partager avec lui sa solitude lorsqu’il est au large et qu’il « ne distingue plus la ligne verte du rivage (…) qu’il « ne voit plus que les irisations profondes sous l’eau violette » (…) parce que « la mer a pris une couleur foncée » (…) et « qu’il y a mille mètres de fond ».
Enfin, pour vous convaincre de vous délecter avec « Le vieil homme et la mer » –mais avez-vous besoin de l’être ? - sachez qu’il s’agit d’un livre épatant. Ce roman –que beaucoup ont souvent confondu avec une nouvelle est court et se lit en un seul aller-retour du dodo au boulot. Alors, n’hésitez pas, dès demain matin, mettez dans votre poche ce roman d’Hemingway et lisez ou relisez-le. Je vous le promets : vous serez emporté par la mer des Caraïbes et sa beauté, ému par les efforts de Santiago qui, les mains coupés par son filin, combat le courageux espadon, et vous serez attendri par la joie de Manolin, le petit enfant qui, aux dernières pages du livre, vivra le retour victorieux de son ami, « le vieil homme ».
Eric Yung.
Quel est l'intérêt de parler ici, dans un blog, d'un livre que tout le monde connaît et qui a été publié il y a plus d'un demi-siècle ? Parce que on ne se lasse jamais du merveilleux ; et cela suffit.
"Le vieil homme et la mer", dernier livre publié de son vivant, a permis à Hemingway d’obtenir le prix Pulitzer puis, pareil à un point d’orgue c’est encore « Le vieil homme et la mer » qui est venu, par le prix Nobel de littérature, consacrée en 1954, l’œuvre entière de notre américain de Paris, Ernest Hemingway. Un roman qui débute par ces deux premières phrases construites simplement : « Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson ». Ce début du livre est, sans aucun doute, la plus belle démonstration de l’exigence absolue d’Hemingway d’aller à l’essentiel, de dépouiller la phrase pour « écrire vrai » disait-il et arriver à ce qu’il définissait lui-même de « style maigre ». Et pour illustrer encore cette volonté de purisme rappelons-nous qu’il aurait, (selon certains biographes) recommencé trente neuf fois la première page de l’Adieu aux armes. Ainsi, nous tous qui aimons la lecture, reprenons plaisir (ou prenons un plaisir nouveau) à vivre et les mots et les phrases d’Hemingway de son « Vieil homme et la mer » dont l’écriture annonçait la stylistique moderne. Mais lire « Le vieil homme et la mer » ce n’est pas seulement s’arrêter sur l’esthétique narrative. C’est d’abord et surtout, peut-être, se fondre avec la noblesse de cette histoire humaine simple et extraordinaire à la fois. C’est vibrer au rythme des émotions que connaît Santiago, le vieil homme, le pêcheur avec des « rides comme des coups de couteaux et des taches brunes sur la peau causée par la réverbération du soleil sur la mer des Caraïbes ». C’est aimer Manolin, le petit garçon qui jamais ne désespère de voir son ami Santiago ramener à terre le plus gros des poissons. Un gosse qui le protège des lazzis des gens du village. « Le vieil homme et la mer » c’est encore partager avec lui sa solitude lorsqu’il est au large et qu’il « ne distingue plus la ligne verte du rivage (…) qu’il « ne voit plus que les irisations profondes sous l’eau violette » (…) parce que « la mer a pris une couleur foncée » (…) et « qu’il y a mille mètres de fond ».
Enfin, pour vous convaincre de vous délecter avec « Le vieil homme et la mer » –mais avez-vous besoin de l’être ? - sachez qu’il s’agit d’un livre épatant. Ce roman –que beaucoup ont souvent confondu avec une nouvelle est court et se lit en un seul aller-retour du dodo au boulot. Alors, n’hésitez pas, dès demain matin, mettez dans votre poche ce roman d’Hemingway et lisez ou relisez-le. Je vous le promets : vous serez emporté par la mer des Caraïbes et sa beauté, ému par les efforts de Santiago qui, les mains coupés par son filin, combat le courageux espadon, et vous serez attendri par la joie de Manolin, le petit enfant qui, aux dernières pages du livre, vivra le retour victorieux de son ami, « le vieil homme ».
Eric Yung.
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