dimanche 23 mai 2010

VIDOCQ ET LA LITTERATURE. ~~

François Vidocq et la littérature.
Eugène-François Vidocq ! Qui ne connait pas ce nom ? Qui ne l’associe pas à un voleur et un aventurier ; au bagnard devenu, sous le règne de Napoléon, le chef de la sûreté parisienne, un policier roublard aux méthodes contestables mais si efficaces qu’elles en ont fait « le flic le plus célèbre de France » durant près de seize ans, c'est-à-dire de l811¬ à 1827. N’omettons pas de souligner que ce flic hors normes a repris du service durant six mois, en 1832, à la demande de Casimir Périer, juste le temps de sauver le trône de Louis-Philippe. Alors, faut-il prétendre que Vidocq a aussi était un écrivain ? A certains d’oser le faire, à d’autres de limiter la qualité d’auteur à la signature de ses mémoires (Mémoires de Vidocq publiées en 1828…) bien qu’il aurait aussi rédigé (c’était en 1836) « Les voleurs » suivi d’un dictionnaire d’argot, « Les vrais mystères de Paris » en 1844, œuvre écrite en réaction aux « Mystères de Paris » d’Eugène Sue et suivie par « Les chauffeurs du Nord ». Enfin, « Quelques mots », ouvrage critique sur le bagne et la prison ponctuera, en 1845, la bibliographie communément attribuée à Vidocq.

Une chose est certaine : plus qu’un auteur, Eugène François Vidocq, né à Arras en 1775 par « une nuit d’orage à deux heures du matin » nous rapporte ses biographes, a été –et reste encore quelquefois- une source d’inspiration chez les écrivains. Il est à la fois un peu Jean Valjean et le père Madeleine dans « Les Misérables » de Victor Hugo, il est Vautrin dans « La comédie humaine » de Balzac, Rodolphe de Sombreuil dans, bien sûr, « Les mystères de Paris » d’Eugène Sue, Auguste Dupin dans « Le double assassinat de la rue Morgue » d’Edgar Poe et quelques historiens disent même qu’il aurait, aussi, inspiré Conan Doyle pour l’art des déguisements de son héros Sherlock Holmes et serait le « Jackal » des « Mohicans de Paris » d’Alexandre Dumas. Bref, on le remarque : François Vidocq est, de toute façon, un personnage de la littérature française. C’est à ce titre qu’il s’inscrit dans une possible promenade littéraire dans Paris et ses environs. Ainsi, rendez-vous à la Galerie Vivienne pour repérer, à l’ancien n° 13, ses anciens bureaux, au 6 de la rue Saint Anne, ex- siège de la police de Sûreté, au 46 rue de Lagny à Saint Mandé (il y avait sa maison de campagne) , au 12 Place Dauphine une bâtisse aujourd’hui occupée par l’ordre des avocats et siège social du bâtonnier de Paris, au 8, rue Saint Denis, l’adresse qui maintenant abrite le tabac du Châtelet etc. etc…

Quant à sa dernière demeure ? Vidocq n’aurait pas été tout à fait Vidocq s’il n’avait pas, même après sa mort (c’était le 11 mai 1857) fait de sa tombe un mystère. En effet, si très longtemps, il a été acquis qu’il était enterré, avec sa dernière épouse dans le cimetière de St Mandé, les historiens démentent depuis peu mais formellement cette information. On sait seulement qu’une cérémonie religieuse a eu lieu en l’église Saint Denys du Saint Sacrement dans le 3° arrondissement de Paris. Mais ou est sa sépulture ? Personne ne peut le dire. Mystère ! Un mystère d’autant plus grand que si l’on peut affirmer que la tombe de Vidocq a bien existé elle aurait –mais quand ?- purement et simplement disparue.

Eric YUNG.

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