jeudi 27 mai 2010

LE CHATEAU DE MONTE CRISTO - La propriété d'Alexandre Dumas. Marly.

 ALEXANDRE DUMAS

UN LIEU ET UN ECRIVAIN

     Sur l’une des collines qui domine les côteaux de Port Marly se dresse le château de Monte Cristo. Un rêve d’écrivain devenu une réalité, en 1844, par la magie des traits du crayon d’Hippolyte Durand, l’un des grands architectes de l’époque. Le château de Monte Cristo est une demeure exceptionnelle et un peu folle construite dans un lieu magnifique à la demande d’Alexandre Dumas et inaugurée en 1847. Il s’agit –selon les termes mêmes des membres de l’association des amis de Dumas, d’un « château renaissance édifié face à un castel gothique entouré d’eau ».  Pour en parfaire sa description le château de Monte Cristo est aussi une fantaisie quelque peu égocentrique. En effet, si des tableaux, placés au-dessus de chaque fenêtre du rez-de-chaussée, honorent des écrivains dramatiques de toutes les époques, Alexandre Dumas a exigé, que son portrait soit accroché au-dessus de l’entrée principale, juste au dessus de sa propre devise : « J’aime qui m’aime ! » 
     Il y a aussi le parc aménagé à l’anglaise, agrémenté de grottes, de rocailles et de cascades. Et c’est ici qu’une petite partie de l’oeuvre d’Alexandre Dumas a été imaginé et rédigé. Pour être plus précis, il  faut dire qu’Alexandre Dumas se réfugiait –pour écrire- dans une petite maison indépendante de la propriété principale, dans un bâtiment original construit lui aussi à sa demande. Il est flanqué d’une tour hexagonale au toit d’ardoises bleues et aux murs de briques rouges percées par des fenêtres de pierres blanches. C’est une bâtisse posée sur une île, à gauche du jardin et que le grand homme a nommé, en son honneur, « Château d’If ». Pour apprécier toute la grandeur paisible du lieu il faudra vous promener dans le parc aux essences de sapins, de charmes, de chênes et de mélèzes et parmi les rocailles mouillées par les chutes d’eau. Et, pour rejoindre encore un peu plus l’intimité de Dumas, il vous faudra imaginer la vie de l’époque. Au château de Monte Cristo, à deux pas de Paris, l’animation y était grande et permanente. Pourquoi ? Parce que Alexandre Dumas aimait les animaux et le parc était habité de dizaines de chiens, de chats, d’oiseaux d’espèces rares, de perroquets et même d’un singe. Et puis, Dumas, dont la générosité reste légendaire, laissait libre l’entrée de sa propriété aux gens de petites conditions sociales ; des personnes qui vivaient, bien souvent, à ses dépends. Le Château de Monte Cristo, la propriété d’Alexandre Dumas se visite. En vous y rendant, vous participerez à sa sauvegarde et à son entretien puisqu’il y a peu d’années, cette demeure a failli disparaître sous les pelleteuses mécaniques d’un promoteur immobilier en quête de fortune. « Le château de Monte Cristo » c’est à Port Marly, dans les Yvelines.
Eric Yung.

dimanche 23 mai 2010

VIDOCQ ET LA LITTERATURE. ~~

François Vidocq et la littérature.
Eugène-François Vidocq ! Qui ne connait pas ce nom ? Qui ne l’associe pas à un voleur et un aventurier ; au bagnard devenu, sous le règne de Napoléon, le chef de la sûreté parisienne, un policier roublard aux méthodes contestables mais si efficaces qu’elles en ont fait « le flic le plus célèbre de France » durant près de seize ans, c'est-à-dire de l811¬ à 1827. N’omettons pas de souligner que ce flic hors normes a repris du service durant six mois, en 1832, à la demande de Casimir Périer, juste le temps de sauver le trône de Louis-Philippe. Alors, faut-il prétendre que Vidocq a aussi était un écrivain ? A certains d’oser le faire, à d’autres de limiter la qualité d’auteur à la signature de ses mémoires (Mémoires de Vidocq publiées en 1828…) bien qu’il aurait aussi rédigé (c’était en 1836) « Les voleurs » suivi d’un dictionnaire d’argot, « Les vrais mystères de Paris » en 1844, œuvre écrite en réaction aux « Mystères de Paris » d’Eugène Sue et suivie par « Les chauffeurs du Nord ». Enfin, « Quelques mots », ouvrage critique sur le bagne et la prison ponctuera, en 1845, la bibliographie communément attribuée à Vidocq.

Une chose est certaine : plus qu’un auteur, Eugène François Vidocq, né à Arras en 1775 par « une nuit d’orage à deux heures du matin » nous rapporte ses biographes, a été –et reste encore quelquefois- une source d’inspiration chez les écrivains. Il est à la fois un peu Jean Valjean et le père Madeleine dans « Les Misérables » de Victor Hugo, il est Vautrin dans « La comédie humaine » de Balzac, Rodolphe de Sombreuil dans, bien sûr, « Les mystères de Paris » d’Eugène Sue, Auguste Dupin dans « Le double assassinat de la rue Morgue » d’Edgar Poe et quelques historiens disent même qu’il aurait, aussi, inspiré Conan Doyle pour l’art des déguisements de son héros Sherlock Holmes et serait le « Jackal » des « Mohicans de Paris » d’Alexandre Dumas. Bref, on le remarque : François Vidocq est, de toute façon, un personnage de la littérature française. C’est à ce titre qu’il s’inscrit dans une possible promenade littéraire dans Paris et ses environs. Ainsi, rendez-vous à la Galerie Vivienne pour repérer, à l’ancien n° 13, ses anciens bureaux, au 6 de la rue Saint Anne, ex- siège de la police de Sûreté, au 46 rue de Lagny à Saint Mandé (il y avait sa maison de campagne) , au 12 Place Dauphine une bâtisse aujourd’hui occupée par l’ordre des avocats et siège social du bâtonnier de Paris, au 8, rue Saint Denis, l’adresse qui maintenant abrite le tabac du Châtelet etc. etc…

Quant à sa dernière demeure ? Vidocq n’aurait pas été tout à fait Vidocq s’il n’avait pas, même après sa mort (c’était le 11 mai 1857) fait de sa tombe un mystère. En effet, si très longtemps, il a été acquis qu’il était enterré, avec sa dernière épouse dans le cimetière de St Mandé, les historiens démentent depuis peu mais formellement cette information. On sait seulement qu’une cérémonie religieuse a eu lieu en l’église Saint Denys du Saint Sacrement dans le 3° arrondissement de Paris. Mais ou est sa sépulture ? Personne ne peut le dire. Mystère ! Un mystère d’autant plus grand que si l’on peut affirmer que la tombe de Vidocq a bien existé elle aurait –mais quand ?- purement et simplement disparue.

Eric YUNG.