mercredi 9 juin 2010

Sur les pas d'un "mégalo" : François-René de CHATEAUBRIAND.

Un lieu, un écrivain. Chronique
CHATEAUBRIAND

Il a vécu la seconde moitié du l8° siècle et la première du 19°. Né à St Malo le 4 septembre 1768, il est mort à Paris le 4 juillet 1848. C’était un homme politique mais son nom est surtout connu pour son œuvre littéraire et tout particulièrement pour « Les mémoires d’outre tombe ».





Je vous invite à marcher dans les pas du vicomte François-René de Chateaubriand.
Partons ensemble dans ces rues de Paris qu’il a arpenté de long en large, entrons dans les immeubles où cet écrivain, à l’ego surdimensionné, a volontairement laissé des traces qui font, aujourd’hui, le bonheur des randonneurs littéraires. Les plaques de marbre qui portent son nom sont légions dans les rues de la Capitale. Grâce à elles on peut suivre Chateaubriand à la trace : il a fréquenté Madame de Staël au 64, rue de Lille, il a habité au 5, rue de Beaune, au 13 rue des Saints-Pères, au 25 rue de l’Université, il a acheté un pied à terre au 63 rue des Saints Pères, il a batifolé avec Hortense Allart dans une chambre située à quelques pas de chez lui, exactement au n° 32 de la même rue et a séduit la comtesse de Castellane au 67, rue de Grenelle. On trouve aussi un témoignage de son passage au 3 bis rue des Beaux Arts, un souvenir de son amitié avec Lacordaire. Et puis, ne l’oublions pas, lorsqu’il a été en disgrâce il s’est « réfugié » -et c’était en 1807- dans la maison dites de « La vallée aux loups » à Chatenay-Malabry. Il est resté neuf ans. Cette demeure, aujourd’hui propriété du département des Hauts-de-Seine est ouverte au public. Enfin, Chateaubriand a terminé sa vie au 120, rue du Bac. On dit que c’est là qu’il aurait achevé les « Mémoires d’outre- tombe » commencées en 1803 sous le titre des « Mémoires de ma vie ». Une œuvre pensée et construite pour sa renommée posthume. En effet, si l’existence de Chateaubriand a été nourrie de dépaysements, de révolutions, de guerres, de rencontres avec des personnages historiques, d’amours romantiques et de quelques visions prophétiques, il a su, avec beaucoup de style, construire sa propre légende. Il a rendu fameuse sa rencontre avec Washington et en a usé pour ses propres intérêts politiques et il la rapporte, en détails, dans les « Mémoires d’outre-tombe ». Or, l’on sait aujourd’hui qu’elle n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas faire injure à Chateaubriand que de dire qu’il a été une sorte de farfadet de la littérature. D’ailleurs, son espièglerie a fait écrire à Stendal « Juste ciel, que tout cela est faux, mais que c’est bien écrit ». Talleyrand lui, pour dénoncer la tendance mégalomaniaque du vicomte s’est exclamé devant la Cour : « Monsieur de Chateaubriand croit qu'il devient sourd car il n'entend plus parler de lui ». C’est dire, n’est-ce pas ?
Le vicomte François-René de Chateaubriand s’est éteint à Paris mais il repose, et vous le savez, à Saint Malo. Sa tombe, comme il l’avait demandé de son vivant, fait face à la mer.

Eric Yung.

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