mardi 22 février 2011
CHATEAUBRIAND : DE PARIS A SAINT-MALO, UNE PROMENADE LITTERAIRE. ~~
CHATEAUBRIAND : UN FARFADET DE LA LITTERATURE.
François-René de Chateaubriand a vécu la seconde moitié du l8° siècle et la première du 19°. Né à St Malo le 4 septembre 1768, il est mort à Paris le 4 juillet 1848. C’était un homme politique mais son nom est surtout connu pour son œuvre littéraire et tout particulièrement pour « Les mémoires d’outre tombe ».
Partons ensemble dans ces rues de Paris qu’il a arpenté de long en large, entrons dans les immeubles où cet écrivain, à l’ego surdimensionné, a volontairement laissé des traces qui font, aujourd’hui, le bonheur des randonneurs littéraires. Les plaques de marbre qui portent son nom sont légions dans les rues de la Capitale. Grâce à elles on peut suivre Chateaubriand à la trace : il a fréquenté Madame de Staël au 64, rue de Lille, il a habité au 5, rue de Beaune, au 13 rue des Saints-Pères, au 25 rue de l’Université, il a acheté un pied à terre au 63 rue des Saints Pères, il a batifolé avec Hortense Allart dans une chambre située à quelques pas de chez lui, exactement au n° 32 de la même rue et a séduit la comtesse de Castellane au 67, rue de Grenelle. On trouve aussi un témoignage de son passage au 3 bis rue des Beaux Arts, un souvenir de son amitié avec Lacordaire. Et puis, ne l’oublions pas, lorsqu’il a été en disgrâce il s’est « réfugié » -et c’était en 1807- dans la maison dites de « La vallée aux loups » à Chatenay-Malabry. Il y est resté neuf ans. Cette demeure, aujourd’hui propriété du département des Hauts-de-Seine est ouverte au public. Enfin, Chateaubriand a terminé sa vie au 120, rue du Bac. On dit que c’est là qu’il aurait achevé les « Mémoires d’outre- tombe » commencées en 1803 sous le titre des « Mémoires de ma vie ». Une œuvre pensée et construite pour sa renommée posthume. En effet, si l’existence de Chateaubriand a été nourrie de dépaysements, de révolutions, de guerres, de rencontres avec des personnages historiques, d’amours romantiques et de quelques visions prophétiques, il a su, avec beaucoup de style, construire sa propre légende. Il a rendu fameuse sa rencontre avec Washington et en a usé pour ses propres intérêts politiques et il la rapporte, en détails, dans les « Mémoires d’outre-tombe ». Or, l’on sait aujourd’hui qu’elle n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas faire injure à Chateaubriand que de dire qu’il a été une sorte de farfadet de la littérature. D’ailleurs, son espièglerie a fait écrire à Stendal « Juste ciel, que tout cela est faux, mais que c’est bien écrit ». Talleyrand lui, pour dénoncer la tendance mégalomaniaque du vicomte s’est exclamé devant la Cour : « Monsieur de Chateaubriand croit qu'il devient sourd car il n'entend plus parler de lui ». C’est dire, n’est-ce pas ?
Le vicomte François-René de Chateaubriand s’est éteint à Paris mais repose -comme il l'avait demandé de son vivant - à Saint-Malo, dans une tombe qui fait face à la mer. Une sépulture qu'aurait profané Jean-Paul Sartre en urinant dessus ; c'est ce que rapporte, en tous cas, Simone de Beauvoir dans la "Force de l'âge".
Eric Yung.
François-René de Chateaubriand a vécu la seconde moitié du l8° siècle et la première du 19°. Né à St Malo le 4 septembre 1768, il est mort à Paris le 4 juillet 1848. C’était un homme politique mais son nom est surtout connu pour son œuvre littéraire et tout particulièrement pour « Les mémoires d’outre tombe ».
Partons ensemble dans ces rues de Paris qu’il a arpenté de long en large, entrons dans les immeubles où cet écrivain, à l’ego surdimensionné, a volontairement laissé des traces qui font, aujourd’hui, le bonheur des randonneurs littéraires. Les plaques de marbre qui portent son nom sont légions dans les rues de la Capitale. Grâce à elles on peut suivre Chateaubriand à la trace : il a fréquenté Madame de Staël au 64, rue de Lille, il a habité au 5, rue de Beaune, au 13 rue des Saints-Pères, au 25 rue de l’Université, il a acheté un pied à terre au 63 rue des Saints Pères, il a batifolé avec Hortense Allart dans une chambre située à quelques pas de chez lui, exactement au n° 32 de la même rue et a séduit la comtesse de Castellane au 67, rue de Grenelle. On trouve aussi un témoignage de son passage au 3 bis rue des Beaux Arts, un souvenir de son amitié avec Lacordaire. Et puis, ne l’oublions pas, lorsqu’il a été en disgrâce il s’est « réfugié » -et c’était en 1807- dans la maison dites de « La vallée aux loups » à Chatenay-Malabry. Il y est resté neuf ans. Cette demeure, aujourd’hui propriété du département des Hauts-de-Seine est ouverte au public. Enfin, Chateaubriand a terminé sa vie au 120, rue du Bac. On dit que c’est là qu’il aurait achevé les « Mémoires d’outre- tombe » commencées en 1803 sous le titre des « Mémoires de ma vie ». Une œuvre pensée et construite pour sa renommée posthume. En effet, si l’existence de Chateaubriand a été nourrie de dépaysements, de révolutions, de guerres, de rencontres avec des personnages historiques, d’amours romantiques et de quelques visions prophétiques, il a su, avec beaucoup de style, construire sa propre légende. Il a rendu fameuse sa rencontre avec Washington et en a usé pour ses propres intérêts politiques et il la rapporte, en détails, dans les « Mémoires d’outre-tombe ». Or, l’on sait aujourd’hui qu’elle n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas faire injure à Chateaubriand que de dire qu’il a été une sorte de farfadet de la littérature. D’ailleurs, son espièglerie a fait écrire à Stendal « Juste ciel, que tout cela est faux, mais que c’est bien écrit ». Talleyrand lui, pour dénoncer la tendance mégalomaniaque du vicomte s’est exclamé devant la Cour : « Monsieur de Chateaubriand croit qu'il devient sourd car il n'entend plus parler de lui ». C’est dire, n’est-ce pas ?
Le vicomte François-René de Chateaubriand s’est éteint à Paris mais repose -comme il l'avait demandé de son vivant - à Saint-Malo, dans une tombe qui fait face à la mer. Une sépulture qu'aurait profané Jean-Paul Sartre en urinant dessus ; c'est ce que rapporte, en tous cas, Simone de Beauvoir dans la "Force de l'âge".
Eric Yung.
samedi 12 février 2011
L'ANNONCE DE JULES VERNE FAITES AUX HOMMES DU 20° SIECLE.
JULES VERNE OU UN EXTRAORDINAIRE ET ETONNANT REGARD SUR CE QUE SERA L'HOMME DU 20° SIECLE.
Réédition d'un roman moins connu que les autres : PARIS AU 20° SIECLE -
Jules Verne, chacun le sait, est natif de Nantes (il y est né en 1828). Après des études de droits mouvementées il s’embarque, à l’âge de 39 ans, pour les Etats Unis. A son retour en France il achète, dès 1868, un vieux bateau de pêche baptisé le Saint Michel qu’il l’amarre en baie de Somme, au Crotoy exactement . Un rafiot dont il fera longtemps son cabinet de travail et qui est le prélude à son installation définitive en Picardie. C’est en 1872 en effet qu’il occupe une maison bourgeoise située au 2, rue Charles Dubois, à Amiens. Demeure, signalons en passant, qui est aujourd’hui un musée ouvert au public. Mais pourquoi Jules Verne, le breton, choisit-il la capitale picarde pour y finir ses jours ? L’explication est simple et figure dans une lettre adressée à son ami Charles Wallut : « Sur le désir de ma femme, écrit-il, je me fixe à Amiens, ville sage, policée, d’humeur égale, la société y est cordiale et lettrée. On est près de Paris, assez pour en avoir le reflet, sans le bruit insupportable et l’agitation stérile. Et pour tout dire, mon « St Michel » reste amarré au Crotoy ». Voilà pour l’histoire Amiénoise. Quant à l’œuvre de Jules Verne ? Elle est impressionnante. Comptabiliser le nombre d’ouvrages parus chez ses différents éditeurs dont le fameux Hetzel (Pierre-Jules Hetzel) tiens de la gageure. Disons qu’elle est épaisse d’une grosse centaine de livres, peut-être plus. Son théâtre passe des tragédies aux comédies en passant par les Vaudeville et les drames historiques, la poésie y est riche et savante quant aux romans nous en connaissons les principaux titres. Citons en trois seulement que vous relirez, si vous le souhaitez, avec beaucoup de plaisir « L’île mystérieuse, Michel Strogoff, Les enfants du capitaine Grant, Les révoltés du Bounty, tous Les voyages extraordinaires, Le tour du monde en 80 jours etc. Mais si vous voulez être surpris avec un roman de Jules Vernes, je vous recommande l’un des moins connu du grand public et qui est extraordinaire ! Extraordinaire par son érudition et le côté visionnaire de Jules Vernes. Il s’agit de « PARIS AU XX° SIECLE » roman d’anticipation écrit en 1863 à la demande de son éditeur Hetzel et refusé par lui sous prétexte qu’il était délirant et subversif. Or, « PARIS AU XX° SIECLE » est l’histoire d’un jeune homme prénommé Michel qui obtient en 1960 un prix de poésie latine et qui ne comprend plus la société dans laquelle il vit. Et ce que nous décrit Jules Vernes est si véridique que l’on a mal à croire qu’il a écrit ce roman en l863. En effet, non seulement, il nous dit que la société du 20° a vu triompher la science tandis que la littérature, la musique et la peinture sont méprisés, mais il décrit avec une réalité surprenante tout ce que nous connaissons aujourd’hui : les métros silencieux, des voitures à moteur hydrogène, des machines curieuses pour l’époque mais qui s’appellent aujourd’hui photocopieuse et ordinateur. Jules Verne anticipe aussi l’augmentation des trafics motorisés, annonce la formation des banlieues et de ses difficultés, l’abandon du grec et du latin dans les écoles, dénonce l’influence néfaste de l’anglais sur le français et prévoit même que la musique dite moderne ne sera plus chantée mais hurlée. Et ce n’est pas tout : notre visionnaire décrit aussi dans un « Paris au 20° siècle » une société toute entière qui n’a que pour seule idéologie le profit ; l’individu y perd ses libertés et il est surveillé par des machines et des robots et enfin, pareil à un coup d’œil inquiet sur l’actualité il nous annonce des systèmes de surveillances gigantesques pour, à la moindre incartade des citoyens, pouvoir les arrêter, les juger et… même les exécuter.
Lisez ou relisez « Paris au 20° siècle » de Jules Verne mais souvenez-vous que ce texte n’est qu’un roman d’anticipation.
Jules Verne et « Paris au 20° Siècle ».
Eric YUNG.
Réédition d'un roman moins connu que les autres : PARIS AU 20° SIECLE -
Bureau de Jules Verne dans sa maison du 2, rue Charles Dubois à Amiens. |
Lisez ou relisez « Paris au 20° siècle » de Jules Verne mais souvenez-vous que ce texte n’est qu’un roman d’anticipation.
Jules Verne et « Paris au 20° Siècle ».
Eric YUNG.
mardi 1 février 2011
ROCAMBOLE ET SES AVENTURES SURPRENNENT PAR LEUR MODERNITE.
Chronique :
ROCAMBOLE de Ponson du Terrail.
Découvrir, ou redécouvrir, un roman d’avant–hier, un succès populaire d’autrefois et qui fit les beaux jours des maisons d’éditions et, plus souvent, des journaux qui les ont d’abord publié sous forme de feuilletons a toujours des effets magiques. En effet, ces romans là ont souvent le pouvoir de nous transporter dans des univers inaccessibles, de nous faire partager de belles et terribles aventures habitées par des personnages troublants et mystérieux ; des gens de bien et de mal qui hantent des lieux interdits aux profanes mais que nous, (lecteurs et lectrices) nous pouvons visiter. Parmi ces romans populaires il est une série qui vous surprendra par sa modernité, vous étonnera par ses rebondissements et vous enchantera par la richesse de ses descriptions du Paris du 19° siècle. Il s’agit des « Aventures de Rocamboles » de Pierre Alexis Ponson du Terrail. Ah ce Rocambole ! Un succès surprenant. Pourquoi ? Parce que ce héros légendaire est en réalité un homme peu sympathique : ambitieux, sans scrupules, avide de richesses mal acquises, machiavélique et comploteur il est prêt à tout pour se mettre dans le sillon de Napoléon III et de la grande bourgeoisie qui viennent de s’emparer du pouvoir. Le mot Rocambole (qui, signifiait « peccadille ») apparaît, pour la première fois, en 1857. Joseph Pipart surnommé Rocambole a alors 12 ans dans « l’Héritage mystérieux ». Et au fil d’un succès grandissant qui deviendra considérable Rocambole s’imposera. Il sera le héros principal des « Drames de Paris » d’abord publié dans la « Patrie » un journal bonapartiste. Ce feuilleton prévu pour une période de 100 jours durera 14 ans. Oui, quatorze années ! Un succès si grand, si extraordinaire que Ponson du Terrail a failli se faire lyncher lorsqu’il a décidé d’arrêter les « aventures de Rocambole ». En effet, fatigué par les frasques de sa créature, il décide un jour de faire mourir ce mauvais et méchant homme. La réaction du public est aussi inattendue que surprenante. Les lecteurs de l’époque se mobilisent et exigent de Ponson du Terrail et ce, avec l’aide du directeur du journal, qu’il fasse revivre Rocambole avec une nouvelle série. Une série titrée, évidemment, « La résurrection de Rocambole ».
Les aventures de Rocambole ont été réunies en onze volumes. Mais pour les lire il vous faudra le mériter. En effet, les dernières moutures remontent à la fin des années 60 et c’était la maison d’édition Marabout qui les avait republiés en livre de poche. Depuis, plus rien. Il faut les chercher chez les bouquinistes ou sur Internet. Mais faites-moi l’honneur de me croire si vous dénichez «les Aventures de Rocambole » vous deviendrez, à coup sûr, un lecteur heureux.
Eric Yung.
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ROCAMBOLE de Ponson du Terrail.
Découvrir, ou redécouvrir, un roman d’avant–hier, un succès populaire d’autrefois et qui fit les beaux jours des maisons d’éditions et, plus souvent, des journaux qui les ont d’abord publié sous forme de feuilletons a toujours des effets magiques. En effet, ces romans là ont souvent le pouvoir de nous transporter dans des univers inaccessibles, de nous faire partager de belles et terribles aventures habitées par des personnages troublants et mystérieux ; des gens de bien et de mal qui hantent des lieux interdits aux profanes mais que nous, (lecteurs et lectrices) nous pouvons visiter. Parmi ces romans populaires il est une série qui vous surprendra par sa modernité, vous étonnera par ses rebondissements et vous enchantera par la richesse de ses descriptions du Paris du 19° siècle. Il s’agit des « Aventures de Rocamboles » de Pierre Alexis Ponson du Terrail. Ah ce Rocambole ! Un succès surprenant. Pourquoi ? Parce que ce héros légendaire est en réalité un homme peu sympathique : ambitieux, sans scrupules, avide de richesses mal acquises, machiavélique et comploteur il est prêt à tout pour se mettre dans le sillon de Napoléon III et de la grande bourgeoisie qui viennent de s’emparer du pouvoir. Le mot Rocambole (qui, signifiait « peccadille ») apparaît, pour la première fois, en 1857. Joseph Pipart surnommé Rocambole a alors 12 ans dans « l’Héritage mystérieux ». Et au fil d’un succès grandissant qui deviendra considérable Rocambole s’imposera. Il sera le héros principal des « Drames de Paris » d’abord publié dans la « Patrie » un journal bonapartiste. Ce feuilleton prévu pour une période de 100 jours durera 14 ans. Oui, quatorze années ! Un succès si grand, si extraordinaire que Ponson du Terrail a failli se faire lyncher lorsqu’il a décidé d’arrêter les « aventures de Rocambole ». En effet, fatigué par les frasques de sa créature, il décide un jour de faire mourir ce mauvais et méchant homme. La réaction du public est aussi inattendue que surprenante. Les lecteurs de l’époque se mobilisent et exigent de Ponson du Terrail et ce, avec l’aide du directeur du journal, qu’il fasse revivre Rocambole avec une nouvelle série. Une série titrée, évidemment, « La résurrection de Rocambole ».
Les aventures de Rocambole ont été réunies en onze volumes. Mais pour les lire il vous faudra le mériter. En effet, les dernières moutures remontent à la fin des années 60 et c’était la maison d’édition Marabout qui les avait republiés en livre de poche. Depuis, plus rien. Il faut les chercher chez les bouquinistes ou sur Internet. Mais faites-moi l’honneur de me croire si vous dénichez «les Aventures de Rocambole » vous deviendrez, à coup sûr, un lecteur heureux.
Eric Yung.
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samedi 22 janvier 2011
LES JOURNALISTES TELE ONT-ILS ENCORE LE SENS DE L'HISTOIRE ?
Il y a trois ou quatre jours tout au plus, une chaîne d'informations continue française de la TNT nous a appris,par la voix d'une femme-tronc, plutôt jeune, jolie et très souriante, "que la révolution tunisienne a entraîné une perte financière nationale équivalente à une baisse de 4 % du PIB du pays." Ce chiffre officiel ( nous a précisé la présentatrice qui veille à l'éthique journalistique en citant ses sources) a été rendu public par le ministre de l'intérieur tunisien".
Une telle annonce n'indique-t-elle pas que nous vivons une époque curieuse ?
Eric Yung
jeudi 6 janvier 2011
RIMBAUD, le poète qui n'a jamais su sa célébrité.
RIMBAUD, LE POETE QUI N'A JAMAIS SU SA CELEBRITE.
La poésie dit-on aurait perdu de son aura. Est-ce certain ? Il est difficile de le croire tant de très nombreux clubs de poésie oeuvrent, partout en France, en faveur de la muse Calliope. Quant aux dilettantes de la rime ils sont légions ! Qui d’entre nous n’a pas, en effet, une seule fois dans sa jeunesse, tenté l’acrostiche et l’alexandrin? Ne serait-ce qu’à l’occasion d’une fête des mères. Preuve s’il en est que la poésie est en nous. Alors, pourquoi ne pas redécouvrir quelques grands poètes ? Cela pourrait être Baudelaire, Villon, Verlaine ou bien d’autres. Mais, prenons le plus (enfin, peut-être) le plus turbulent d'entre eux : Arthur Rimbaud. Rimbaud qui dès son adolescence a montré une intelligence et une sensibilité si intenses que son professeur de l’époque, un certain Desdouets, principal du collège de Charleville, a écrit sur le cahier de notes du futur poète : « Rien de banal ne germe dans cette tête, ce sera le génie du Mal ou le génie du Bien ». C’était en l871. Arthur Rimbaud avait 17 ans ! Et très tôt, Rimbaud a rêvé de conquérir le monde des lettres. Il aspirait aussi à la reconnaissance et voulait devenir le chef de file des « poètes-voyants » c'est-à-dire appartenir à ceux qui ont - comme l’a écrit Gérard de Nerval - le « pouvoir de franchir ce seuil qui sépare la vie réelle d’une autre vie » ; un pouvoir que tous les plus grands poètes ont revendiqué mais que Rimbaud a affirmé clairement lorsqu’il a souhaité rejoindre le camp des parnassiens. Oui, parce que cet enfant de Charleville Mézières a tenté l’aventure parisienne. Il est venu la première fois en l870. Mais au lieu de se retrouver dans le cercle des écrivains et des poètes, il a été jeté en prison. Il n’avait pas payé son ticket de train ! Fort de cette mauvaise expérience, lorsqu’il a de nouveau décidé de conquérir la capitale, il y est revenu… à pieds. Rimbaud a flirté avec la Commune, est devenu l’amant de Verlaine et a habité chez lui, au grand dam de son épouse. Il a occupé successivement les appartements de Théodore de Banville, de Charles Cros et d’André Gill, des lieux parisiens que l’on peut visiter. Mais Rimbaud s'est révolté contre ses amis et a raillé leur art. C’est l’époque où il publie « L’orgie parisienne » et « Les pauvres à l’église ». Un peu plus tard et après l’épisode de ses amours tumultueuses avec Verlaine qui a tiré , sur lui, deux coups de révolver ) il a écrit « Une saison en enfer ». Pour Rimbaud c’est fini. Il a renoncé à la célébrité. Est venu le temps de l’errance et de la longue halte à Harar, en Abyssinie, où il devient commerçant. Rimbaud a oublié Paris et a mis Verlaine dans l’armoire de l’oubli. Mais ce qu’ignore Rimbaud c’est que Paul Verlaine, justement, a pris l’initiative de faire publier beaucoup de ses poèmes réunis sous le titre « Les illuminations ». Et dans toute la France Rimbaud est devenu célèbre. Mais il ne le saura pas. Enfin, il l’apprendra mais ce sera quelques semaines avant sa mort. Il avait 37 ans et c’était le 10 novembre 1891.
Pour terminer cette courte chronique écoutons la musique des mots d’Arthur Rimbaud, les vers d'un de ses plus célèbres poëmes :
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Le dormeur du Val ).
Eric YUNG.
La poésie dit-on aurait perdu de son aura. Est-ce certain ? Il est difficile de le croire tant de très nombreux clubs de poésie oeuvrent, partout en France, en faveur de la muse Calliope. Quant aux dilettantes de la rime ils sont légions ! Qui d’entre nous n’a pas, en effet, une seule fois dans sa jeunesse, tenté l’acrostiche et l’alexandrin? Ne serait-ce qu’à l’occasion d’une fête des mères. Preuve s’il en est que la poésie est en nous. Alors, pourquoi ne pas redécouvrir quelques grands poètes ? Cela pourrait être Baudelaire, Villon, Verlaine ou bien d’autres. Mais, prenons le plus (enfin, peut-être) le plus turbulent d'entre eux : Arthur Rimbaud. Rimbaud qui dès son adolescence a montré une intelligence et une sensibilité si intenses que son professeur de l’époque, un certain Desdouets, principal du collège de Charleville, a écrit sur le cahier de notes du futur poète : « Rien de banal ne germe dans cette tête, ce sera le génie du Mal ou le génie du Bien ». C’était en l871. Arthur Rimbaud avait 17 ans ! Et très tôt, Rimbaud a rêvé de conquérir le monde des lettres. Il aspirait aussi à la reconnaissance et voulait devenir le chef de file des « poètes-voyants » c'est-à-dire appartenir à ceux qui ont - comme l’a écrit Gérard de Nerval - le « pouvoir de franchir ce seuil qui sépare la vie réelle d’une autre vie » ; un pouvoir que tous les plus grands poètes ont revendiqué mais que Rimbaud a affirmé clairement lorsqu’il a souhaité rejoindre le camp des parnassiens. Oui, parce que cet enfant de Charleville Mézières a tenté l’aventure parisienne. Il est venu la première fois en l870. Mais au lieu de se retrouver dans le cercle des écrivains et des poètes, il a été jeté en prison. Il n’avait pas payé son ticket de train ! Fort de cette mauvaise expérience, lorsqu’il a de nouveau décidé de conquérir la capitale, il y est revenu… à pieds. Rimbaud a flirté avec la Commune, est devenu l’amant de Verlaine et a habité chez lui, au grand dam de son épouse. Il a occupé successivement les appartements de Théodore de Banville, de Charles Cros et d’André Gill, des lieux parisiens que l’on peut visiter. Mais Rimbaud s'est révolté contre ses amis et a raillé leur art. C’est l’époque où il publie « L’orgie parisienne » et « Les pauvres à l’église ». Un peu plus tard et après l’épisode de ses amours tumultueuses avec Verlaine qui a tiré , sur lui, deux coups de révolver ) il a écrit « Une saison en enfer ». Pour Rimbaud c’est fini. Il a renoncé à la célébrité. Est venu le temps de l’errance et de la longue halte à Harar, en Abyssinie, où il devient commerçant. Rimbaud a oublié Paris et a mis Verlaine dans l’armoire de l’oubli. Mais ce qu’ignore Rimbaud c’est que Paul Verlaine, justement, a pris l’initiative de faire publier beaucoup de ses poèmes réunis sous le titre « Les illuminations ». Et dans toute la France Rimbaud est devenu célèbre. Mais il ne le saura pas. Enfin, il l’apprendra mais ce sera quelques semaines avant sa mort. Il avait 37 ans et c’était le 10 novembre 1891.
Pour terminer cette courte chronique écoutons la musique des mots d’Arthur Rimbaud, les vers d'un de ses plus célèbres poëmes :
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
(Le dormeur du Val ).
Eric YUNG.
dimanche 2 janvier 2011
PAUL FEVAL : HOMMAGE A UN FOU.
02 01 2011 : PAUL FEVAL – LE BOSSU -
PAUL FEVAL : HOMMAGE A UN FOU.
Il est injuste, enfin me semble-t-il, que l’identité d’un romancier du 19° siècle qui a signé une succession de très grands succès populaires soit ainsi presque oublié : combien de personnes en effet peuvent dire, instinctivement, que « Les mystères de Londres », « Le fils du diable », « L’homme de fer », « Le roi des Gueux » ou encore « Le mendiant noir » sont des romans d’aventures historiques écrits par… Paul Féval ? Peu ! Sans doute très peu. Pourtant –et fort heureusement- Paul Féval n’a pas tout a fait disparu de la mémoire collective. En effet, il suffit de citer cette réplique : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi » pour qu’aussitôt nous nous disions : mais bien sûr, je connais Paul Féval, c’est l’auteur de « Le Bossu ». Cette notoriété installée dans nos souvenirs est sans doute l’heureux résultat des nombreuses adaptations cinématographiques dont a bénéficié « Le Bossu ». Et, pour mémoire, citons seulement celle, française, qui a lié le nom de l’acteur Jean Marais aux films de cape et d’épées. Mais, prenez du plaisir : lisez ou relisez « Le bossu » dans sa version romanesque. Elle n’a rien à voir (mais vraiment rien !) avec celles du cinéma qui, infidèles au texte original, ont affadi et l’histoire et les principaux personnages. Vous devez savoir, lorsque « Le bossu » est paru –et c’était en 1857- que Paul Féval avait tout juste quarante ans. Et que si « Les Mystères de Londres » son premier livre lui a apporté la notoriété nationale, « Le bossu » s’est vendu en centaines de milliers d’exemplaires dans le monde entier. Traduit dans plusieurs langues « Le bossu » a été un phénomène d’édition exceptionnel. Si exceptionnel à l’époque que son auteur, qui n’était encore considéré comme « le bon feuilletoniste » a été, d’un coup, reconnu comme l’un des grands écrivains du 19° siècle. D’ailleurs, et c’est à ce titre, que Paul Féval a été reçu à la cour de l’impératrice Eugénie à l’égal d’un Prosper Mérimée et d’un Offenbach.
Est-ce le succès ? On ne le sait pas vraiment ! Toujours est-il que Paul Féval est ensuite devenu fou. Il est mort à Paris en 1887.
Eric Yung.
PAUL FEVAL : HOMMAGE A UN FOU.
Il est injuste, enfin me semble-t-il, que l’identité d’un romancier du 19° siècle qui a signé une succession de très grands succès populaires soit ainsi presque oublié : combien de personnes en effet peuvent dire, instinctivement, que « Les mystères de Londres », « Le fils du diable », « L’homme de fer », « Le roi des Gueux » ou encore « Le mendiant noir » sont des romans d’aventures historiques écrits par… Paul Féval ? Peu ! Sans doute très peu. Pourtant –et fort heureusement- Paul Féval n’a pas tout a fait disparu de la mémoire collective. En effet, il suffit de citer cette réplique : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi » pour qu’aussitôt nous nous disions : mais bien sûr, je connais Paul Féval, c’est l’auteur de « Le Bossu ». Cette notoriété installée dans nos souvenirs est sans doute l’heureux résultat des nombreuses adaptations cinématographiques dont a bénéficié « Le Bossu ». Et, pour mémoire, citons seulement celle, française, qui a lié le nom de l’acteur Jean Marais aux films de cape et d’épées. Mais, prenez du plaisir : lisez ou relisez « Le bossu » dans sa version romanesque. Elle n’a rien à voir (mais vraiment rien !) avec celles du cinéma qui, infidèles au texte original, ont affadi et l’histoire et les principaux personnages. Vous devez savoir, lorsque « Le bossu » est paru –et c’était en 1857- que Paul Féval avait tout juste quarante ans. Et que si « Les Mystères de Londres » son premier livre lui a apporté la notoriété nationale, « Le bossu » s’est vendu en centaines de milliers d’exemplaires dans le monde entier. Traduit dans plusieurs langues « Le bossu » a été un phénomène d’édition exceptionnel. Si exceptionnel à l’époque que son auteur, qui n’était encore considéré comme « le bon feuilletoniste » a été, d’un coup, reconnu comme l’un des grands écrivains du 19° siècle. D’ailleurs, et c’est à ce titre, que Paul Féval a été reçu à la cour de l’impératrice Eugénie à l’égal d’un Prosper Mérimée et d’un Offenbach.
Est-ce le succès ? On ne le sait pas vraiment ! Toujours est-il que Paul Féval est ensuite devenu fou. Il est mort à Paris en 1887.
Eric Yung.
mardi 28 décembre 2010
MERIMEE LE PARISIEN.
CHRONIQUE : Un lieu, un écrivain - PROSPER MERIMEE
MERIMEE LE PARISIEN
S’il est un seul écrivain parisien qu’il faudrait citer pour signifier que ses contemporains ont été inspiré par la grande ville ce serait alors Prosper Mérimée tant il est issu de plusieurs générations nées et ayant toujours habitées dans la capitale. Mais parler de Prosper Mérimée sans évoquer la trop fameuse dictée qui a été longtemps le cauchemar des enfants serait un oubli impardonnable tant, sur le fond sans doute, elle a symbolisée la richesse, la complexité et la beauté de la langue française. Une volonté de l’enseignement républicain des années 50 et 60. Et il est certain que trois ou quatre générations ont été victimes de Mérimée, un maléfique écrivain qui s’est plu à torturer bon nombre de jeunes méninges encore fermées à la grammaire et à l’orthographe. Une dictée, précisons-le tout de même, qui s'est voulue être plus un divertissement qu’une véritable épreuve. Elle fut une sorte de rituel de la fin du primaire imposé aux gamins avant qu’ils ne quittassent la petite école pour entrer au lycée. Une dictée courte (elle fait une bonne dizaine de lignes) mais si compliquée que l’Empereur Napoléon III y fit 75 fautes et qu’Alexandre Dumas, qui était déjà à l’Académie française, en fit 24. Une dictée qui –rappelez-vous- dès sa première phrase nous faisait distinguer « les cuisseaux de veaux et les cuissots de chevreuils ». Bref, c’est à Prosper Mérimée, la terreur des gamins, qu’est donc consacrée cette courte chronique. Prosper Mérimée est un parisien pure souche issu de plusieurs générations de parisiens. Il est donc né à Paris en 1803 dans une maison située au cœur de la capitale ; exactement au n° 7 Carré de Sainte Geneviève. Il habite ensuite rue Royer Collard, puis rue Lhomond et fait ses études au lycée Henri IV et devient, en s’installant avec ses parents au 16 rue des Petits Augustins, le voisin de palier d’un jeune homme : un certain Hugo, Victor Hugo ! C’est l’époque où il apprend l’anglais, l’espagnol, le grec, la philosophie. Il passera, un peu plus tard, une licence de droit. Dès lors, Prosper Mérimée fréquente les salons littéraires dont le plus célèbre se situe au 1 rue Chabanais, à l’angle de la rue des petits champs. C’est ici, en ce lieu qui existe encore, qu’il fait la connaissance de Stendhal et de Sainte Beuve et qu’il conçoit, avec eux, le « romantisme réaliste ». Une « école littéraire » (sic) qui le conduira à écrire « Carmen ». Oui, « Carmen » ! Ce texte de Mérimée devenu éternel puisque –et chacun le sait - Bizet s'en est inspiré pour son opéra.
Et puis, en toute confidence, Prosper Mérimée aimait les femmes si passionnément, qu’il a passé des jours et des nuits entières et y a même parfois élu domicile dans quelques bouges parisiens en compagnie du peintre Delacroix et le poète Alfred de Musset.
Si vous êtes amateurs de promenades littéraires dans Paris, sachez que vous pouvez visiter toutes les demeures de Prosper Mérimée. Pour connaître toutes ses adresses je vous invite à vous rendre sur le site officiel du ministère de la culture :
www.merimee.culture.fr/fr/html/bio/domiciles/fs_domiciles.html
Eric Yung.
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PROSPER MERIMEE |
vendredi 3 décembre 2010
LE MAUVAIS PROCES DE MAQUET FAIT A DUMAS. (Les trois mousquetaires)
BEST SELLERS D’AUTREFOIS.
Chronique.
Sans conteste lorsque l’on dit Dumas père on pense aussitôt aux « Trois mousquetaires ». Bien sûr les adaptations cinématographiques et télévisuelles redonnent régulièrement du tonus à cette histoire de cape et d’épées dominée par l’intrigue politique. Mais rien, et faites moi l’honneur de me croire, ne vaut la lecture voir la relecture de ce roman, qui est –on le sait peu- la première partie d’une trilogie qui compte deux autres titres : « Vingt ans après » et « Le vicomte de Bragelonne ». Mais le saviez-vous ? Sans vouloir vous décevoir ou ôter un peu du réel talent d’Alexandre Dumas, celui-ci n’a sans doute pas écrit, entièrement en tous cas, les « Trois Mousquetaires ». Il est très probable, en effet, que ce soit un certain Auguste Maquet qui en est le réel auteur. Auguste Maquet était, très officiellement, le collaborateur de Dumas père. Ce dernier d’ailleurs, voulait l’associer à son œuvre mais Auguste Maquet –pour récupérer ses droits d’auteur- lui a fait un procès. Or, les juges ont considéré la plainte de Maquet comme celle déposée par un simple créancier. Dumas, sur ordre du tribunal a donc du rembourser 145 200 francs , une dette échelonnée sur onze ans mais, du même coup et par conséquence, Auguste Maquet n’a jamais pu avoir, sur les premières de couverture, son nom associé à celui de Dumas.
Mais pourquoi il faudrait lire ou relire « Les trois mousquetaires » ? Parce que c’est vivre la fougue amoureuse de d’Artagnan pour Constance, c’est partager la fraternité des hommes d’épée, c’est devenir l’ennemi de Richelieu, c’est se surprendre à combattre aux côtés d’Athos, Porthos et Aramis est de constater que l’on est aussi l’une des plus fines lames du royaume de France lorsque l’on doit, sur les chemins poussiéreux du 17° siècle, croiser le fer avec les hommes du cardinal. C’est, pareil à Athos, être subjugué par la séduisante et dangereuse Milady. C’est encore traverser la Manche, chevaucher jusqu’à Londres et rencontrer le Duc de Buckingham. Que d’aventures à vivre à travers les pages du roman !
Le roman « Les trois mousquetaires » a été initialement publié sous forme de feuilleton, de mars à juillet l844. Et c’était dans « Le Siècle » un journal fondé par Armand Dutacq et financé par l’avocat et député Odilon Barrot.
A l'heure où l'on dit beaucoup que les jeunes gens s'intéressent pas ou plus aux livres -mais est-ce vrai ? - les "Trois mousquetaires" peut être une première et belle expérience de lecture. C'est bientôt Noël. Alors pourquoi ne pas courrir chez votre libraire et demandez lui les « Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas… c’est aujourd’hui publié dans le « Livre de poche ».
Eric YUNG
Chronique.
Sans conteste lorsque l’on dit Dumas père on pense aussitôt aux « Trois mousquetaires ». Bien sûr les adaptations cinématographiques et télévisuelles redonnent régulièrement du tonus à cette histoire de cape et d’épées dominée par l’intrigue politique. Mais rien, et faites moi l’honneur de me croire, ne vaut la lecture voir la relecture de ce roman, qui est –on le sait peu- la première partie d’une trilogie qui compte deux autres titres : « Vingt ans après » et « Le vicomte de Bragelonne ». Mais le saviez-vous ? Sans vouloir vous décevoir ou ôter un peu du réel talent d’Alexandre Dumas, celui-ci n’a sans doute pas écrit, entièrement en tous cas, les « Trois Mousquetaires ». Il est très probable, en effet, que ce soit un certain Auguste Maquet qui en est le réel auteur. Auguste Maquet était, très officiellement, le collaborateur de Dumas père. Ce dernier d’ailleurs, voulait l’associer à son œuvre mais Auguste Maquet –pour récupérer ses droits d’auteur- lui a fait un procès. Or, les juges ont considéré la plainte de Maquet comme celle déposée par un simple créancier. Dumas, sur ordre du tribunal a donc du rembourser 145 200 francs , une dette échelonnée sur onze ans mais, du même coup et par conséquence, Auguste Maquet n’a jamais pu avoir, sur les premières de couverture, son nom associé à celui de Dumas.
Mais pourquoi il faudrait lire ou relire « Les trois mousquetaires » ? Parce que c’est vivre la fougue amoureuse de d’Artagnan pour Constance, c’est partager la fraternité des hommes d’épée, c’est devenir l’ennemi de Richelieu, c’est se surprendre à combattre aux côtés d’Athos, Porthos et Aramis est de constater que l’on est aussi l’une des plus fines lames du royaume de France lorsque l’on doit, sur les chemins poussiéreux du 17° siècle, croiser le fer avec les hommes du cardinal. C’est, pareil à Athos, être subjugué par la séduisante et dangereuse Milady. C’est encore traverser la Manche, chevaucher jusqu’à Londres et rencontrer le Duc de Buckingham. Que d’aventures à vivre à travers les pages du roman !
Le roman « Les trois mousquetaires » a été initialement publié sous forme de feuilleton, de mars à juillet l844. Et c’était dans « Le Siècle » un journal fondé par Armand Dutacq et financé par l’avocat et député Odilon Barrot.
A l'heure où l'on dit beaucoup que les jeunes gens s'intéressent pas ou plus aux livres -mais est-ce vrai ? - les "Trois mousquetaires" peut être une première et belle expérience de lecture. C'est bientôt Noël. Alors pourquoi ne pas courrir chez votre libraire et demandez lui les « Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas… c’est aujourd’hui publié dans le « Livre de poche ».
Eric YUNG
mercredi 27 octobre 2010
FESTIVAL PARIS NOIR. LE FESTIVAL EUROPEEN DU ROMAN ET DU FILM NOIR
Chers amis, visitez le site du festival. Vous y découvrirez un sacré programme.
PARIS NOIR, j'y serai avec (entre autres livres) mon dernier roman.
NE PAS VENIR AU FESTIVAL EST UN CRIME.
C'est à LA MAISON DES METALOS LES 13 & 14 NOVEMBRE 2010.
PARIS NOIR, j'y serai avec (entre autres livres) mon dernier roman.
NE PAS VENIR AU FESTIVAL EST UN CRIME.
C'est à LA MAISON DES METALOS LES 13 & 14 NOVEMBRE 2010.
jeudi 14 octobre 2010
mardi 12 octobre 2010
SALON DU POLAR DE COGNAC ~~ 15, 16 et 17 OCTOBRE 2010.
15, 16 et 17 OCTOBRE PROCHAINS : Eric YUNG au Salon du polar de Cognac.
Présidence d'honneur : Robert HOSSEIN.
Projections, débats, rencontres, signatures et des dizaines d'auteurs (romans, BD, scénaristes etc...)
samedi 25 septembre 2010
FESTIVAL DU POLAR A COGNAC
POLAR LE FESTIVAL DE COGNAC... LE PROGRAMME 2010
Le 15e Festival de Cognac se tiendra au Palais des Congrès «La Salamandre» du Vendredi 15 au Dimanche 17 octobre 2010 pour la partie «Compétition Cinéma & Télévision» et du Samedi 16 au Dimanche 17 octobre 2010 pour La Grande Librairie avec des séances de signatures et de dédicaces.
Au programme :
Un Hommage à «Frédéric DARD» à l’occasion des dix années de sa disparition, avec l'affiche en forme de clin d'œil, une conférence de Paul MERCIER, des projections de films tirés de ses romans, la présence de Robert HOSSEIN (L'Invité d'Honneur du Festival et l'Ami de 50 ans de Frédéric Dard), de Marc DEMOULIN et d'Alain SIAUVE (dessinateurs de couvertures de San-Antonio) ;
La Présence de Romanciers pour Rencontres et Dédicaces :
Michel BAGLIN, Xavier-Marie BONNOT, Bernard BOUDEAU, François BOULAY, Alain BRON, Jérôme BUCY, Tony COSSU, Gilles DEL PAPPAS, André FORTIN, Sébastien GENDRON, Karine GIEBEL, Éric GUILLON, François JOLY, Gérard LAPAGESSE, Éric et Richard LE BOLOC'H, Éric MANEVAL, Peter MAY, Paul MERCIER, Jean-Paul NOZIERE, Joseph OUAKNINE, Frédéric PLOQUIN, Jacques PRADEL, Christian RAUTH, Jacqueline REMY, Serge REYNAUD, Christian ROUX, SIRE CEDRIC, Romain SLOCOMBE, Gérard STREIFF, Élisa VIX, Éric YUNG… (Samedi 16 & Dimanche 17 octobre 2010 / Grande Librairie de La Salamandre)
Le 15e Festival de Cognac se tiendra au Palais des Congrès «La Salamandre» du Vendredi 15 au Dimanche 17 octobre 2010 pour la partie «Compétition Cinéma & Télévision» et du Samedi 16 au Dimanche 17 octobre 2010 pour La Grande Librairie avec des séances de signatures et de dédicaces.
Au programme :
Un Hommage à «Frédéric DARD» à l’occasion des dix années de sa disparition, avec l'affiche en forme de clin d'œil, une conférence de Paul MERCIER, des projections de films tirés de ses romans, la présence de Robert HOSSEIN (L'Invité d'Honneur du Festival et l'Ami de 50 ans de Frédéric Dard), de Marc DEMOULIN et d'Alain SIAUVE (dessinateurs de couvertures de San-Antonio) ;
La Présence de Romanciers pour Rencontres et Dédicaces :
Michel BAGLIN, Xavier-Marie BONNOT, Bernard BOUDEAU, François BOULAY, Alain BRON, Jérôme BUCY, Tony COSSU, Gilles DEL PAPPAS, André FORTIN, Sébastien GENDRON, Karine GIEBEL, Éric GUILLON, François JOLY, Gérard LAPAGESSE, Éric et Richard LE BOLOC'H, Éric MANEVAL, Peter MAY, Paul MERCIER, Jean-Paul NOZIERE, Joseph OUAKNINE, Frédéric PLOQUIN, Jacques PRADEL, Christian RAUTH, Jacqueline REMY, Serge REYNAUD, Christian ROUX, SIRE CEDRIC, Romain SLOCOMBE, Gérard STREIFF, Élisa VIX, Éric YUNG… (Samedi 16 & Dimanche 17 octobre 2010 / Grande Librairie de La Salamandre)
mardi 31 août 2010
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lundi 2 août 2010
A AURILLAC et à BOISSET (Cantal)
Le 10 août 2010 :
A "LA PETITE LIBRAIRIE" à Aurillac.
Signatures Eric Yung pour les Nouvelles archives de l'Etrange.
Et le soir, dîner-rencontre à "L'AUBERGE DE CONCASTY" à Boisset, avec Eric Yung.
A "LA PETITE LIBRAIRIE" à Aurillac.
Signatures Eric Yung pour les Nouvelles archives de l'Etrange.
Et le soir, dîner-rencontre à "L'AUBERGE DE CONCASTY" à Boisset, avec Eric Yung.
ST CHELY d'APCHER (Lozère) SIGNATURES. YUNG et autres auteurs.
LIBRAIRIE "LE ROUGE ET LE NOIR".
Une grande fête durant deux jours : les 5 et 6 août prochains. Signatures, débats, dégustations produits du terroir, rigolades, dîners publics etc...
Le libraire s'appelle Pascal AUREJAC. Il aime les livres, il sait conseiller ses clients, il est aimable. Bref, c'est un vrai libraire.
Livres échange : jeudi 5 et vendredi 6 août, de 10 h à 18 h, le Café littéraire se tiendra au restaurant d'application du lycée du Sacré-coeur, avec les écrivains Lionel Duroy Le chagrin, Christian Montaignac L'envol des culs blancs sous la lune, Jean-Marc Souvira Le vent t'emportera, Jacques Weber Des petits coins de paradis et Éric Yung "Les nouvelles archives de l'étrange", "La tentation de l'Ombre", "Un silence coupable".
Une grande fête durant deux jours : les 5 et 6 août prochains. Signatures, débats, dégustations produits du terroir, rigolades, dîners publics etc...
Le libraire s'appelle Pascal AUREJAC. Il aime les livres, il sait conseiller ses clients, il est aimable. Bref, c'est un vrai libraire.
Livres échange : jeudi 5 et vendredi 6 août, de 10 h à 18 h, le Café littéraire se tiendra au restaurant d'application du lycée du Sacré-coeur, avec les écrivains Lionel Duroy Le chagrin, Christian Montaignac L'envol des culs blancs sous la lune, Jean-Marc Souvira Le vent t'emportera, Jacques Weber Des petits coins de paradis et Éric Yung "Les nouvelles archives de l'étrange", "La tentation de l'Ombre", "Un silence coupable".
jeudi 29 juillet 2010
LES TRIBULATIONS PARISIENNES DE Mr POQUELIN.
Molière -
• On dit qu’il est le plus grand et que son talent n’a jamais été égalé. Il nous a laissé une œuvre considérable qui, presque trois siècles et demi après sa disparition, est toujours jouée, applaudie et étudiée. Sa mort est une légende et il a donné son nom à la Comédie Française.
Il est intéressant de noter que le nom de Molière est souvent associé à Pézenas, jolie commune du département de l’Hérault. Pourtant, si l'on en croit les historiens il y a séjourné très peu, deux ou trois fois peut-être. En revanche, Molière a passé la majeure partie de son existence à Paris et dans « sa campagne » (enfin, la campagne...au l7° siècle !)
Jean-Baptiste Poquelin dit Molière –il prendra ce pseudonyme en 1643 ou 44 pour tenter d’échapper à ses créanciers- est né à Paris, en 1622, au 96 rue Sauval, situé juste à l’angle de la rue Saint Honoré. Il est venu au monde dans « la maison des singes », une demeure appelé ainsi parce que sa façade était décorée d’un arbre habité par des primates. Un peu plus tard, après le décès de sa mère, Molière emménage avec une partie de sa famille dans le quartier de Saint Germain. C’est à cette époque qu’il découvre le théâtre. Son grand-père, en effet, l’entraîne presque chaque soir à l’Hôtel de Bourgogne, tout proche de la rue Mauconseil, pour voir jouer la troupe royale. A cette époque, si Jean-Baptiste Poquelin ignore encore qu’il sera Molière il sait déjà qu’il sera comédien. Mais son père refuse son choix et envoie son filschez les jésuites pour y faire des études. Cinq ans plus tard il est de retour à Paris. Il s’installe au 13 rue de Seine et au 12 rue Mazarine pour créer sa première troupe du nom de « l’Illustre théâtre ». Après quelques démêlées avec la justice (Molière a connu la prison) il emménage, avec toute sa troupe, dans la salle du jeu de paume de la Croix Noire, à la hauteur du 32 quai des Célestin et loge rue des Jardins St Paul. Après une tournée provinciale Molière et ses comédiens, devenus populaires, jouent, chaque soir, dans la Cour Carrée du Louvre, au théâtre du Petit-Bourbon. Enfin, c’est Louis XIV qui lui octroie la salle du Palais Royal, c'est-à-dire ce qui deviendra la Comédie Française. Mais Molière est lassé de Paris. Il décide de s’installer à la campagne. Oui, à la campagne ! C'est-à-dire qu’il loue une maison située à l’angle de la rue Rémusat et de l’avenue Théophile Gautier. Deux rues bien "campagnardes" aujourd’hui annexées au 16° arrondissement ! Une demeure fréquentée par Racine, Boileau, La Fontaine, La Bruyère, Lulli etc ... et où sera créé Amphytrion. Puis, Molière quitte la campagne et reviens à Paris pour occuper une partie du second étage du 4O, rue de Richelieu. Ce serait dans cet appartement que Molière, après une représentation du « Malade imaginaire » est pris de convulsions et meurt. Mais avant de rendre son dernier souffle –c’était donc le 17 février 1763- et à la demande du prêtre qui lui donne l'extrême-onction, Molière refuse d’abjurer la profession de comédien, une activité considérée alors d’immorale par l’église catholique. Conséquence : Molière est excommunié. Aujourd’hui, sa dépouille repose au cimetière du Père Lachaise.
C’était Molière, Paris et la campagne.
Eric YUNG
• On dit qu’il est le plus grand et que son talent n’a jamais été égalé. Il nous a laissé une œuvre considérable qui, presque trois siècles et demi après sa disparition, est toujours jouée, applaudie et étudiée. Sa mort est une légende et il a donné son nom à la Comédie Française.
Il est intéressant de noter que le nom de Molière est souvent associé à Pézenas, jolie commune du département de l’Hérault. Pourtant, si l'on en croit les historiens il y a séjourné très peu, deux ou trois fois peut-être. En revanche, Molière a passé la majeure partie de son existence à Paris et dans « sa campagne » (enfin, la campagne...au l7° siècle !)
Jean-Baptiste Poquelin dit Molière –il prendra ce pseudonyme en 1643 ou 44 pour tenter d’échapper à ses créanciers- est né à Paris, en 1622, au 96 rue Sauval, situé juste à l’angle de la rue Saint Honoré. Il est venu au monde dans « la maison des singes », une demeure appelé ainsi parce que sa façade était décorée d’un arbre habité par des primates. Un peu plus tard, après le décès de sa mère, Molière emménage avec une partie de sa famille dans le quartier de Saint Germain. C’est à cette époque qu’il découvre le théâtre. Son grand-père, en effet, l’entraîne presque chaque soir à l’Hôtel de Bourgogne, tout proche de la rue Mauconseil, pour voir jouer la troupe royale. A cette époque, si Jean-Baptiste Poquelin ignore encore qu’il sera Molière il sait déjà qu’il sera comédien. Mais son père refuse son choix et envoie son filschez les jésuites pour y faire des études. Cinq ans plus tard il est de retour à Paris. Il s’installe au 13 rue de Seine et au 12 rue Mazarine pour créer sa première troupe du nom de « l’Illustre théâtre ». Après quelques démêlées avec la justice (Molière a connu la prison) il emménage, avec toute sa troupe, dans la salle du jeu de paume de la Croix Noire, à la hauteur du 32 quai des Célestin et loge rue des Jardins St Paul. Après une tournée provinciale Molière et ses comédiens, devenus populaires, jouent, chaque soir, dans la Cour Carrée du Louvre, au théâtre du Petit-Bourbon. Enfin, c’est Louis XIV qui lui octroie la salle du Palais Royal, c'est-à-dire ce qui deviendra la Comédie Française. Mais Molière est lassé de Paris. Il décide de s’installer à la campagne. Oui, à la campagne ! C'est-à-dire qu’il loue une maison située à l’angle de la rue Rémusat et de l’avenue Théophile Gautier. Deux rues bien "campagnardes" aujourd’hui annexées au 16° arrondissement ! Une demeure fréquentée par Racine, Boileau, La Fontaine, La Bruyère, Lulli etc ... et où sera créé Amphytrion. Puis, Molière quitte la campagne et reviens à Paris pour occuper une partie du second étage du 4O, rue de Richelieu. Ce serait dans cet appartement que Molière, après une représentation du « Malade imaginaire » est pris de convulsions et meurt. Mais avant de rendre son dernier souffle –c’était donc le 17 février 1763- et à la demande du prêtre qui lui donne l'extrême-onction, Molière refuse d’abjurer la profession de comédien, une activité considérée alors d’immorale par l’église catholique. Conséquence : Molière est excommunié. Aujourd’hui, sa dépouille repose au cimetière du Père Lachaise.
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Mr POQUELIN Y A POSE SON CUL. |
Eric YUNG
lundi 28 juin 2010
L'ACTION, LE DEVOIR ET LE PLAISIR : Roger VAILLAND.
ROGER VAILLAND/ CHRONIQUE YUNG –
La vie de cet homme peu commun a été fort agitée. Lauréat du prix Interallié et du Goncourt Roger Vailland est, sans aucun doute, un grand écrivain un peu oublié.
Il y a peu d’écrivains contemporains qui bénéficient d’autant de considérations : des associations d’admirateurs veillent à sa mémoire, des colloques internationaux et des conférences savantes maintiennent, dans le temps, son œuvre littéraire, des villes et des régions françaises le fêtent chaque année. Les honneurs et les hommages autour de Roger Vailland sont légions. Malgré cela combien de personnes peuvent répondre à la question : qui a écrit « Bon pied, bon œil », « Drôle de jeu », « Beau masque », « La loi », « La truite » etc. ? Peu sans doute. Or, parmi les titres énoncés il y a en deux qui ont été, tout de même, récompensés par les prix prestigieux que sont l’Interallié et le Goncourt. Le premier, Roger Vailland l’a obtenu en 1945 pour « Drôle de jeu » et le second lui a été donné pour « La loi ». C’était en l957. Soulignons que son œuvre entière est importante, par le nombre des publications bien sûr, mais aussi par l’impact intellectuel qu’elle a eu dans les classes populaires du milieu du 20° siècle. Alors, comment expliquer que les romans de Roger Vailland ont été remisés dans l’armoire de l’oubli ? Ne serait-ce pas parce que celui qui fut un communiste éphémère, un adepte des paradis artificiels et un libertin, ne serait plus adapté aux normes du conformisme moral, sanitaire et social de la société d’aujourd’hui ? C’est possible. A moins, se demande Christian Petr, président de l’association des amis de Roger Vaillant, qu’il ne « souffre des préjugés concernant la littérature militante » ? Mais alors, écrit encore Christian Petr, ce serait faire fi « des hasards de la vie et de l’histoire qui brouillent heureusement toutes les références (…) ».
Roger Vailland est d’abord un romancier, un vrai, un « être libre, c'est-à-dire souverain ne reconnaissant à personne le droit de me tyranniser » a-t-il écrit.
Il est un écrivain dont l’œuvre toute entière est toujours tiraillée entre l’action, le devoir et le plaisir. Ainsi, « Drôle de jeu », roman puisé aux sources de la contradiction humaine et taillé dans le vif de la vie quotidienne d’un résistant contre le nazisme. « La loi », roman qui a donc obtenu le Goncourt en 1957 et qui a été adapté au cinéma par Jules Dassin avec, pour acteurs, Yves Montant, Marcello Mastroianni et Gina Lollobrigida, raconte certes, une histoire différente, mais révèle, là encore, des existences confrontées à d’indicibles et inévitables rapports de force. Si vous n’avez jamais lu Roger Vailland, n’hésitez pas : découvrez-le avec ces deux ouvrages. Préférez-vous vous encanailler avec quelques récits vécus du sybarite Roger Vailland ? Alors, lisez ses « Ecrits intimes », vous ne serez pas déçu. Enfin, sachez que Roger Vailland est né en 1907 et qu’il a disparu à l’âge de 57 ans. Il repose à Meillonnas, non loin de Bourg-en-Bresse, dans le département de l’Ain.
Eric Yung.
samedi 12 juin 2010
ALLAN KARDEC -
ALLAN KARDEC
Un lieu, un écrivain et un best-seller d’autrefois.
Chronique Yung.
Intéressons-nous à un auteur français, à un homme dont la réputation sulfureuse a franchi nos frontières pour devenir une légende internationale et dont l’œuvre est toujours vendue à des millions d’exemplaires. Il est vrai que son sujet d’études alimente la fantasmagorie liée au besoin humain d’éternité et qu’il donne matière à une réflexion inépuisable. Cet homme, s’appelle : Hippolyte-Léon-Denizard Rivail. Ce nom vous est étranger, pensez-vous ? Ne le croyez pas ! Vous connaissez bien Hippolyte Léon Denisard Rivail. La dévotion de ses fans ou plutôt de ses « adeptes » (à moins que ce ne soient des disciples) est si grande, que sa tombe serait la plus visitée et la plus fleurie du cimetière du Père Lachaise ; par ailleurs on remarque que son front est lustré par un siècle et demi de caresses féminines. Enfin, le dit-on. En réalité, Hippolyte Léon Denisard Rivail est connu sous le pseudonyme de Allan Karkec, le père du spiritisme français. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages consacrés, pêle-mêle, au « Cours pratique et théorique d’arithmétique », au « Plan proposé pour l’amélioration de l’éducation publique » (un livre soutenu par Ampère et qui a reçu le prix de l’académie royale en 1828) , au « Catéchisme grammatical de la langue française » sans omettre, bien évidemment, ses autres ouvrages : « Le livre des Esprits », « Le livre des Médiums » et « L’Evangile selon le spiritisme » ; trois volumes qui ont fait sa célébrité mondiale. Alan Kardec est, aujourd’hui encore, l’un des auteurs français le plus lu au Brésil, par exemple, avec 30 millions de livres vendus. Si ses théories sur le spiritisme peuvent être sujettes à bien des débats et qu’elles peuvent être, ou pas, considérées comme du charlatanisme, il faut bien reconnaître que les théories de Kardec ont séduit bien des intellectuels : Théophile Gauthier, Conan Doyle, Victor Hugo, Camille Flammarion, Victorien Sardou et bien d’autres encore. En réalité, la pensée d’Alan Kardec semble avoir été, par la crédulité populaire et par l’ignorance (au sens philosophique du mot) détournée de son esprit. Kardec, lorsqu’il s’interroge sur les « grands principes de la vie humaine » et qu’il s’inspire des réflexions de St Augustin, de St Jean l’Evangéliste ou de Fénelon, il est, sans aucun doute, beaucoup plus proche du « Connais-toi toi-même » de Socrate que des prophéties de Nostradamus.
Enfin, si cela vous intéresse et que vous ayez envie de mieux connaître Allan Kardec, considéré par beaucoup comme l’un des premiers auteurs sociologiques français, il vous faut visiter son domicile : le 8, rue des Martyrs à Paris. Un autre lieu ? Celui où, dit-on, il aurait eu sa première révélation. C’était dans un petit appartement, situé au fond de la cour, au deuxième étage de l’immeuble du l8 rue de la Grange Batelière. C’est dans le 9° arrondissement. Quant à ses livres vous pouvez encore les trouvez en dans les collections de poche. Découvrir Allan Kardec s’est toujours, et en tous cas pour beaucoup d’entre nous, un voyage initiatique où il faut prendre garde de ne pas s’y perdre.
Eric Yung.
mercredi 9 juin 2010
Sur les pas d'un "mégalo" : François-René de CHATEAUBRIAND.
Un lieu, un écrivain. Chronique
CHATEAUBRIAND
Il a vécu la seconde moitié du l8° siècle et la première du 19°. Né à St Malo le 4 septembre 1768, il est mort à Paris le 4 juillet 1848. C’était un homme politique mais son nom est surtout connu pour son œuvre littéraire et tout particulièrement pour « Les mémoires d’outre tombe ».
Je vous invite à marcher dans les pas du vicomte François-René de Chateaubriand.
Partons ensemble dans ces rues de Paris qu’il a arpenté de long en large, entrons dans les immeubles où cet écrivain, à l’ego surdimensionné, a volontairement laissé des traces qui font, aujourd’hui, le bonheur des randonneurs littéraires. Les plaques de marbre qui portent son nom sont légions dans les rues de la Capitale. Grâce à elles on peut suivre Chateaubriand à la trace : il a fréquenté Madame de Staël au 64, rue de Lille, il a habité au 5, rue de Beaune, au 13 rue des Saints-Pères, au 25 rue de l’Université, il a acheté un pied à terre au 63 rue des Saints Pères, il a batifolé avec Hortense Allart dans une chambre située à quelques pas de chez lui, exactement au n° 32 de la même rue et a séduit la comtesse de Castellane au 67, rue de Grenelle. On trouve aussi un témoignage de son passage au 3 bis rue des Beaux Arts, un souvenir de son amitié avec Lacordaire. Et puis, ne l’oublions pas, lorsqu’il a été en disgrâce il s’est « réfugié » -et c’était en 1807- dans la maison dites de « La vallée aux loups » à Chatenay-Malabry. Il est resté neuf ans. Cette demeure, aujourd’hui propriété du département des Hauts-de-Seine est ouverte au public. Enfin, Chateaubriand a terminé sa vie au 120, rue du Bac. On dit que c’est là qu’il aurait achevé les « Mémoires d’outre- tombe » commencées en 1803 sous le titre des « Mémoires de ma vie ». Une œuvre pensée et construite pour sa renommée posthume. En effet, si l’existence de Chateaubriand a été nourrie de dépaysements, de révolutions, de guerres, de rencontres avec des personnages historiques, d’amours romantiques et de quelques visions prophétiques, il a su, avec beaucoup de style, construire sa propre légende. Il a rendu fameuse sa rencontre avec Washington et en a usé pour ses propres intérêts politiques et il la rapporte, en détails, dans les « Mémoires d’outre-tombe ». Or, l’on sait aujourd’hui qu’elle n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas faire injure à Chateaubriand que de dire qu’il a été une sorte de farfadet de la littérature. D’ailleurs, son espièglerie a fait écrire à Stendal « Juste ciel, que tout cela est faux, mais que c’est bien écrit ». Talleyrand lui, pour dénoncer la tendance mégalomaniaque du vicomte s’est exclamé devant la Cour : « Monsieur de Chateaubriand croit qu'il devient sourd car il n'entend plus parler de lui ». C’est dire, n’est-ce pas ?
Le vicomte François-René de Chateaubriand s’est éteint à Paris mais il repose, et vous le savez, à Saint Malo. Sa tombe, comme il l’avait demandé de son vivant, fait face à la mer.
Eric Yung.
CHATEAUBRIAND
Il a vécu la seconde moitié du l8° siècle et la première du 19°. Né à St Malo le 4 septembre 1768, il est mort à Paris le 4 juillet 1848. C’était un homme politique mais son nom est surtout connu pour son œuvre littéraire et tout particulièrement pour « Les mémoires d’outre tombe ».
Je vous invite à marcher dans les pas du vicomte François-René de Chateaubriand.
Partons ensemble dans ces rues de Paris qu’il a arpenté de long en large, entrons dans les immeubles où cet écrivain, à l’ego surdimensionné, a volontairement laissé des traces qui font, aujourd’hui, le bonheur des randonneurs littéraires. Les plaques de marbre qui portent son nom sont légions dans les rues de la Capitale. Grâce à elles on peut suivre Chateaubriand à la trace : il a fréquenté Madame de Staël au 64, rue de Lille, il a habité au 5, rue de Beaune, au 13 rue des Saints-Pères, au 25 rue de l’Université, il a acheté un pied à terre au 63 rue des Saints Pères, il a batifolé avec Hortense Allart dans une chambre située à quelques pas de chez lui, exactement au n° 32 de la même rue et a séduit la comtesse de Castellane au 67, rue de Grenelle. On trouve aussi un témoignage de son passage au 3 bis rue des Beaux Arts, un souvenir de son amitié avec Lacordaire. Et puis, ne l’oublions pas, lorsqu’il a été en disgrâce il s’est « réfugié » -et c’était en 1807- dans la maison dites de « La vallée aux loups » à Chatenay-Malabry. Il est resté neuf ans. Cette demeure, aujourd’hui propriété du département des Hauts-de-Seine est ouverte au public. Enfin, Chateaubriand a terminé sa vie au 120, rue du Bac. On dit que c’est là qu’il aurait achevé les « Mémoires d’outre- tombe » commencées en 1803 sous le titre des « Mémoires de ma vie ». Une œuvre pensée et construite pour sa renommée posthume. En effet, si l’existence de Chateaubriand a été nourrie de dépaysements, de révolutions, de guerres, de rencontres avec des personnages historiques, d’amours romantiques et de quelques visions prophétiques, il a su, avec beaucoup de style, construire sa propre légende. Il a rendu fameuse sa rencontre avec Washington et en a usé pour ses propres intérêts politiques et il la rapporte, en détails, dans les « Mémoires d’outre-tombe ». Or, l’on sait aujourd’hui qu’elle n’a jamais eu lieu. Ce n’est pas faire injure à Chateaubriand que de dire qu’il a été une sorte de farfadet de la littérature. D’ailleurs, son espièglerie a fait écrire à Stendal « Juste ciel, que tout cela est faux, mais que c’est bien écrit ». Talleyrand lui, pour dénoncer la tendance mégalomaniaque du vicomte s’est exclamé devant la Cour : « Monsieur de Chateaubriand croit qu'il devient sourd car il n'entend plus parler de lui ». C’est dire, n’est-ce pas ?
Le vicomte François-René de Chateaubriand s’est éteint à Paris mais il repose, et vous le savez, à Saint Malo. Sa tombe, comme il l’avait demandé de son vivant, fait face à la mer.
Eric Yung.
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